Qu'est-ce que c'est ?
WAKANDA FOREVER est la suite de BLACK PANTHER, sorti en 2018. C'est aussi un petit événement dans l'écurie Marvel, puisqu'il s'agit du 30ème film du MCU (le fameux Marvel Cinematic Universe), déjà !
Et contrairement au dernier THOR, qui pouvait s'apprécier sans avoir vu les précédents films, WAKANDA FOREVER est bien une continuation directe de l'histoire commencée en 2018.
Et si vous n'êtes pas au fait de l'actualité, sachez que la grosse difficulté que doit traverser cette suite est la tragique disparition en 2020 de l'acteur Chadwick Boseman, l'interprète du super-héros Black Panther.
Sans plus attendre, voici donc le synopsis de ce nouveau film :
La Reine Ramonda, Shuri, M’Baku, Okoye et les Dora Milaje luttent pour protéger leur nation des ingérences d’autres puissances mondiales après la mort du roi T’Challa. Alors que le peuple s’efforce d’aller de l’avant, nos héros vont devoir s’unir pour faire entrer le royaume du Wakanda dans une nouvelle ère. Mais une terrible menace, Namor, surgit d’un royaume caché au plus profond des océans : Talokan.
Alors, ça vaut le coup ?
On ne va pas vous rabâcher à chaque article notre fatigue devant l'uniformisation des Marvel (mince, on vient de le refaire). Mais c'est pourquoi la surprise que nous offre BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER est d'autant plus grande !
Saluons déjà la grande difficulté que surmonte le film : faire un film Black Panther... sans Black Panther. Comment continuer une histoire alors que son personnage principal n'est plus ? Les auteurs ont eu la grande intelligence d'inclure cette tragique disparition à même le récit, plutôt que de faire appel à un acteur remplaçant. Ainsi, le film s'ouvre sur une scène très impactante, qui débarque sans prévenir (aucun logo ou annonce avant les premières images) et met en scène la mort de Black Panther, et surtout l'impuissance de ses proches face à ce tragique événement. De quoi calmer une salle de cinéma entière dès l'entame.
Le film parle ainsi de deuil, et surtout de comment se relever. Un thème universel fort, et admirablement traité par une équipe que l'on sent totalement dévouée à rendre hommage au regretté Chadwick Boseman, dont l'absence hante toute l'histoire.
Une absence qui permet justement au film de se démarquer du tout-venant de la production super-héroïque, en déployant un récit ample, et paradoxalement étonnamment intimiste. Alors oui rassurez-vous, le film comporte bien son lot de scènes d'action et de batailles numériques (à qualités variables), mais il n'est jamais meilleur que lorsqu'il abandonne la cacophonie pour mettre en valeur de simples dialogues entre des personnages en souffrance. Car contrairement au dernier THOR : LOVE AND THUNDER (dont nous avions pourtant vanté les mérites et le caractère très divertissant, quoique futile), WAKANDA FOREVER met en avant une galerie de personnages forts qui existent réellement à l'écran, grâce à leur écriture et à leur incarnation. On saluera à ce titre les incroyables performances du casting féminin, seconds-couteaux dans le film original, et qui se retrouvent ici sur le devant de la scène. La mère incarnée par Angela Bassett donne une leçon d'acting lors d'une scène très intense où elle fait exploser toute sa colère rentrée, pendant que Letitia Wright porte tout le film sur ses jeunes épaules. Et si le casting est au diapason, c'est également le cas de tous les départements, avec une mention honorable pour la musique composée par Ludwig Göransson et qui est juste d'une puissance folle (à écouter sans plus attendre sur Deezer, une bande originale qui vous donnera la force de surmonter n'importe quel lundi matin).
Mais loin de n'être qu'un simple requiem de presque 3h (une durée qui ne se fait heureusement pas vraiment ressentir, c'est dire si on est embarqué !), WAKANDA FOREVER n'oublie pas de développer la mythologie Marvel, en mettant en scène ce qui est peut-être son meilleur méchant depuis Thanos : Namor. Sorte de version obscure d'Aquaman, cet antagoniste est passionnant à suivre, puisque suffisamment bien construit pour que l'on comprenne ses motivations. Aussi, il prouve une fois de plus l'adage cher à Hitchcock comme quoi "plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film". Un personnage qui amène avec lui une variété de nouveaux décors tous plus impressionnants et dépaysants les uns que les autres.
On finit d'ailleurs ce tour d'horizon en observant plusieurs similarités assez amusantes entre ce film et... le prochain AVATAR ! Outre une durée excessive, les 2 films mettent à l'image un environnement majoritairement aquatique, très rafraichissant visuellement (sans mauvais jeu de mot, ça ne nous ressemblerait pas), et peuplé d'humanoïdes à l'apparence bleutée. Aussi, la séquence où l'on découvre le royaume de Namor met en scène un sens de l'émerveillement, propre à la découverte d'un nouveau monde, que l'on n'avait pas ressenti à l'écran depuis le film de James Cameron. Enfin, BLACK PANTHER : WAKANDA FOREVER est l'avant-dernier dernier blockbuster à occuper nos écrans cette année, avant la sortie d'AVATAR : LA VOIE DE L'EAU le mois prochain. Bref, on a connu pires comparaisons !
Lorsque les premières notes de 'Lift Me Up' (le premier titre sorti par Rihanna en 6 ans, tout de même) se font entendre à la fin, on vous met au défi de ne pas avoir la gorge nouée, voire l'œil humide. Toute notre salle a applaudi lors du générique, ce qui est un phénomène relativement peu courant en France. C'est dire si WAKANDA FOREVER a réussi son pari : c'est à la fois le plus bel hommage possible à Black Panther et son acteur, c'est aussi un des meilleurs Marvel, mais c'est surtout un excellent film disposant d'une admirable maturité.
N'hésitez donc pas à vous déplacer en salles, et on vous donne rendez-vous le mois prochain avec la sortie du second AVATAR (dont on a découvert en exclusivité 5 minutes, et on vous assure que le choc visuel va être immense) !