En préambule, on en profite pour vous souhaiter à nouveau une excellente année 2024. De notre côté, on essaiera toujours de vous communiquer à intervalles réguliers notre passion pour les sujets habituels de votre plateforme (le travail évidemment, mais aussi pêle-mêle la nourriture, le cinéma, la vie, la vraie...). Le tout avec encore plus de saillies humoristiques périmées, de gifs top tendance, et de parenthèses légèrement schizophrènes.
Et rien de mieux pour bien démarrer que de revenir de manière follement subjective sur les 5 meilleurs films sortis récemment... et dans l'ordre décroissant, pour toujours plus de foliiiiie !
On sait, cette référence a 1000 ans...
5) SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE
Le pitch : Après avoir retrouvé Gwen Stacy, Spider-Man, le sympathique héros originaire de Brooklyn, est catapulté à travers le Multivers, où il rencontre une équipe de Spider-Héros chargée d'en protéger l'existence. Mais lorsque les héros s'opposent sur la façon de gérer une nouvelle menace, Miles se retrouve confronté à eux et doit redéfinir ce que signifie être un héros afin de sauver les personnes qu'il aime le plus
Notre avis : A l'heure où la fatigue des super-héros au cinéma est devenue (enfin ?) une réalité, avec des chiffres follement bas pour les derniers blockbusters des écuries MARVEL STUDIO et DC, voici un petit miracle qui permet de maintenir son intérêt et sa foi envers le cinéma de divertissement. Certes, on aurait pu le voir venir. Après tout, il s'agit de la suite de l'acclamé SPIDER-MAN : NEW GENERATION, un des meilleurs films d'animation de récente mémoire. Mais on ne s'attendait certainement pas à ce que ce nouvel opus frappe encore plus fort. Foisonnement hallucinant d'idées visuelles, proposition de cinéma sensitif qui joue à l'alchimiste avec l'image et le son, récit de super-héros au développement poignant... ACROSS THE SPIDER-VERSE est tout ça à la fois, et plus encore . Un film à voir, mais surtout à re-re-revoir, tant la profusion de détails à quasi chaque seconde transperce l'écran. Se finissant comme il est désormais de coutume par un cliffhanger, c'est peu dire qu'on attend le dernier chapitre de cette trilogie, prévu pour un peu plus tard cette année, avec la plus grande impatience du monde (non, on n'en fait jamais trop) !
Où le voir : actuellement disponible sur myCANAL
4) THE WHALE
Le pitch : Charlie, professeur d'anglais reclus chez lui, tente de renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption
Notre avis : THE WHALE fait partie de ce genre de films dont il est très difficile de se motiver à les voir, tout simplement au vu de la dureté du sujet et de l'austérité de la mise en scène. En d'autres termes, on n'est pas ici pour rigoler, et on ne blâmera personne pour avoir envie d'un peu plus de légèreté (sans mauvais jeu de mots, vu le sujet du film) en ce moment. Pour les courageux qui tenteront l'expérience, force est de reconnaître qu'il s'agit bien là d'une grande œuvre, du genre qui marque durablement les esprits. Adapté d'une pièce de théâtre, l'action se déroule entièrement dans un appartement, et ne met en scène qu'une poignée de comédiens (tous formidables, l'ami Brendan en tête bien évidemment). Mais la narration est un art, et THE WHALE est réalisé par l'artiste derrière les déjà peu rigolos mais superbes REQUIEM FOR A DREAM et autres THE WRESTLER. Ainsi, pas une seconde d'ennui ne pointe le bout de son nez, on ne décolle jamais le regard de l'écran et on en ressort totalement bouleversé. Le mieux dans tout ça, c'est que le film est loin de faire dans le misérabilisme et le dépressif, et c'est une ôde à la vie et à l'amour qui se dégage de ces 2 heures, se terminant en plus sur un crescendo émotionnel dévastateur et qui devrait faire fonctionner à plein régime vos glandes lacrymales (même si le tout dernier plan est un peu balourd, soyons honnêtes) (toujours sans aucun jeu de mots).
Où le voir : actuellement disponible à la location ou à l'achat en VOD
3) BABYLON
Le pitch : Hollywood, années 1920, l'industrie est en train de passer du cinéma muet au cinéma parlé. C'est l'histoire de l'ascension et la chute de quelques individus, dont Nellie LaRoy et Jack Conrad, à une époque où la décadence et la dépravation sont omniprésentes dans cette industrie.
Notre avis : On se trompe rarement avec Damien Chazelle, puisque le bougre a aligné un palmarès plutôt impressionnant : WHIPLASH, LA LA LAND et le trop sous-coté FIRST MAN. On ne s'étonnera donc pas de trouver son nouvel opus BABYLON jubilatoire à plus d'un titre. Magnifique déclaration d'amour au cinéma et à la création, le film nous emporte durant plus de 3 heures à un rythme absolument délirant, bien soutenu par une impressionnante bande-son jazzy (qu'on vous conseille d'écouter le matin avant d'aller au travail pour vous motiver) ! Complètement survitaminé, le résultat est un film épique avec une vraie opulence visuelle, qui n'oublie pourtant jamais d'être drôle, voire parfois étonnamment vulgaire (notamment lors d'une première scène peu ragoûtante impliquant un éléphant) mais toujours ludique.
Un mot sur le final, qui assoit son hommage à l'industrie cinématographique via un montage incongru dans le contexte du film, et qui a fortement divisé au moment de sa sortie. Alors qu'au fond, Chazelle achève simplement sa lettre d'amour au septième art en transcendant l'espace et le temps. On peut trouver ça aussi grossier que joliment sincère... et vous devez bien vous douter dans quel camp on se range !
2) OPPENHEIMER
Le pitch : En 1942, convaincus que l’Allemagne nazie est en train de développer une arme nucléaire, les États-Unis initient, dans le plus grand secret, le "Projet Manhattan" destiné à mettre au point la première bombe atomique de l’histoire. Pour piloter ce dispositif, le gouvernement engage J. Robert Oppenheimer, brillant physicien, qui sera bientôt surnommé "le père de la bombe atomique". C’est dans le laboratoire ultra-secret de Los Alamos, au cœur du désert du Nouveau-Mexique, que le scientifique et son équipe mettent au point une arme révolutionnaire dont les conséquences, vertigineuses, continuent de peser sur le monde actuel…
Notre avis : Peut-être à nos yeux le film le plus abouti de la carrière de Christopher Nolan, celui où sa forme cinématographique à la fois maîtrisée et expérimentale transcende le plus son caractère verbeux. Très loin du simple biopic académique redouté, OPPENHEIMER est mené de manière vertigineuse, en confondant et en imbriquant les époques pour maximiser l'impact de son récit. Une vraie pièce de cinéma, qui offre au spectateur des sensations qu'un livre ou que le théâtre ne sauraient aucunement retranscrire. Pourtant, il faut bien s'accrocher durant la première heure devant la profusion de personnages et de noms cités. Mais la récompense vient grâce à une maîtrise absolue de la narration, où chaque élément inséré trouve un sens, où chaque apparition d'un acteur connu est soigneusement pensée pour raisonner plus tardivement dans nos têtes de spectateurs. Et à l'heure où le monde s'obscurcit de multiples façons, voici un cri d'alarme terriblement actuel sur sa fragilité.
A ce titre, on mentionnera la scène finale proprement tétanisante, alors qu'elle n'est constituée que d'une réplique à priori banale et d'un simple regard caméra. Mais c'est là tout le génie d'un Nolan en pleine possession de ses moyens et complètement habité par son sujet, bien soutenu il est vrai par la grandiose musique de Ludwig Göransson (le morceau Destroyer of Worlds marquera très certainement l'histoire des bandes originales, on est prêt à parier nos chaussettes !).
Où le voir : actuellement disponible à la location ou à l'achat en VOD
1) GODZILLA MINUS ONE
Le pitch : Le Japon se remet à grand peine de la Seconde Guerre mondiale qu’un péril gigantesque émerge au large de Tokyo. Koichi, un kamikaze déserteur traumatisé par sa première confrontation avec Godzilla, voit là l’occasion de racheter sa conduite pendant la guerre.
Notre avis : On voit d'ici votre regard circonspect, en vous disant que l'auteur a certainement pété les plombs pour inclure un Godzilla... Mais ne partez pas si vite !
Très loin des itérations américaines, ce GODZILLA MINUS ONE est une production japonaise, et marque le 70ème anniversaire de la création de la bête. Mais même en étant fan de ce genre, force est d'admettre que les films Godzilla ont jusque là été des plaisirs coupables plus que de grands moments de cinéma, à quelques exceptions près (forcément l'original, mais aussi l'audacieux SHIN GODZILLA).
Le miracle que représente GODZILLA MINUS ONE est donc d'autant plus remarquable. En prenant son temps pour planter une galerie de personnages passionnants dans leurs déchirures et leurs humanités, en mettant en scène son histoire dans un Japon de l'après-guerre encore traumatisé par l'usage de la bombe atomique (le film est presque une suite thématique d'OPPENHEIMER en fait,), en dosant de manière jubilatoire les apparitions de son monstre-vedette (on ne se remet toujours pas de sa première apparition nocturne, d'une brutalité qui cloue au siège), voici une création qui relève carrément de l'orfèvrerie.
D'une cohérence folle entre ses thématiques et la façon dont son récit les incorpore (notamment via l'importance de vivre coûte que coûte dans un pays qui créait les pilotes kamikazes et traitait le sacrifice comme un accomplissement en soi), le résultat est une audacieuse remise en question des croyances Japonaises à travers la présence métaphorique du monstre Godzilla, qu'on n'a jamais vu aussi terrifiant et réaliste à l'écran (à ce titre, la scène du souffle atomique est certainement le moment de cinéma le plus fort de récente mémoire, du genre à faire taire toute une salle pendant de longues minutes). Mais surtout, GODZILLA MINUS ONE accomplit ce qu'aucun blockbuster récent ne fait correctement : il nous embarque avec ses personnages, les rend attachants, nous fait craindre pour leurs vies, et nous brise le cœur quand elles semblent toucher à leurs fins.
On pourrait continuer à citer toutes ses qualités encore longtemps, mais on vous laissera plutôt les découvrir par vous-même, idéalement en salle. On vous promet une très très belle surprise à l'arrivée, de celles qui forgent une cinéphilie !
Où le voir : le film ressort exceptionnellement au cinéma du 17 au 31 janvier seulement. Ne le ratez pas !
On espère que votre appétit cinématographique est bien rassasié après cette magnifique sélection (la cheville va bien, merci), et surtout que vous passerez d'excellents moments devant ces œuvres à ne surtout pas rater.
On se retrouve très vite pour de nouveaux articles passionnants, et qui devraient bien finir par nous faire décrocher un petit prix Pulitzer un jour ou l'autre...