De quoi il s'agit cette fois ?
JURASSIC WORLD : LE MONDE D'APRÈS est donc le 3ème volet de la saga JURASSIC WORLD, mais aussi plus globalement le 6ème épisode de la saga JURASSIC PARK, inaugurée en 1993 par Steven Spielberg !
Et si jusque-là, chaque film était un peu interchangeable au niveau du pitch (avec une équipe de bras-cassés qui se rendent sur une île peuplée de dinosaures et qui se font croquer dans la joie et la bonne humeur), ce dernier volet redistribue un peu les cartes en proposant un univers radicalement différent, comme on peut le constater sur le synopsis officiel :
Quatre ans après la destruction de Isla Nublar, les dinosaures font désormais partie du quotidien de l’humanité entière. Mais la place de ces créatures dans le monde humain est remise en question. Plusieurs animaux sont braconnés et capturés par plusieurs entreprises malveillantes. Quand le bébé de Blue est enlevé par des braconniers, Owen, Claire et Maisie se lancent à son secours jusque dans une réserve de dinosaures gérée par une corporation aux intentions sinistres, sur laquelle enquêtent aussi Alan Grant et Ellie Sattler...
Prends ça, Parisien !
Bon concrètement, c'est bien ou pas ?
Difficile d'être objectif quand il s'agit de dinosaures : même si la qualité des derniers JURASSIC WORLD était toute relative, l'impact qu'a eu le JURASSIC PARK originel est encore dans toutes les mémoires. Source d'émerveillement pour beaucoup d'entre nous, le film était également une révolution technologique époustouflante, et présentait pour la première fois dans l'histoire du cinéma des animaux créés par ordinateur 'photoréels'.
29 ans plus tard, JURASSIC PARK n'a rien perdu de sa force, et constitue clairement un sommet de film d'aventure, avec des effets spéciaux qui n'ont miraculeusement pas vieilli, une musique culte, des personnages attachants, et une réalisation pas avare en scènes iconiques (objectivité critique, quand tu nous tiens...). Un film important, donc.
Or vous l'avez compris : avec JURASSIC WORLD : LE MONDE D'APRÈS, et comme promis par la fin de l'opus précédent, les dinosaures ont proliféré sur toute la planète ! On les retrouve maintenant à la plage, à la montagne, et surtout en ville (oui on se croirait presque dans la série de livres MARTINE...). Soit une perspective terriblement excitante !
Vous l'avez aussi compris (enfin on l'espère, sinon vous lisez vraaaaiment en diagonale) : non seulement on retrouve les protagonistes interprétés par Chris Pratt et Bryce Dallas Howard, mais le grand coup de cet opus est de faire revenir le trio originel de JURASSIC PARK ! Allan (Sam Neill), Ellie (Laura Dern) et l'impayable Ian (le non-moins impayable Jeff Goldblum) sont donc de retour, et ne se contentent pas d'une simple apparition furtive comme on pouvait le craindre. Le trio d'acteur joue un rôle central dans l'intrigue, et devraient assurer un énorme succès à ce nouveau volet en jouant à plein régime sur l'effet nostalgique, extrêmement en vogue en ce moment dans la pop culture.
Saluons donc l'audace qu'à le film de ne jamais traiter son argument principal : la difficile coexistence entre humains et dinosaures, et le fameux 'monde d'après' du titre. On s'attendait à une succession de scènes d'anthologie avec des invasions de carnivores aux 4 coins de la planète... on aura droit qu'à un court montage vidéo en début de film et une course poursuite nerveuse à moto dans les rues de Malte (la seule scène qui assure en spectacle). A la place, le récit se concentre sur les méfaits d'une firme pharmaceutique, et sur une invasion de sauterelles (véridique...). Bref, un cas d'école sur comment bien rater son sujet.
Saluons également la performance de proposer des effets spéciaux moins aboutis qu'en 1993, avec des dinosaures relativement bien conçus mais intégrés de manière floue dans les décors, à l'aide de fonds verts grossiers. Certes, difficile de s'extasier à notre époque devant des effets visuels, l'œil étant forcément trop habitué à ce genre de spectacle. Mais de là à n'offrir aucune idée de cinéma, et avec pourtant un budget de 165 millions de dollars, c'est très fort.
Avec un peu moins de sarcasme, on pourra donc toujours se rabattre sur la grande variété d'espèces de dinosaures présentée à l'écran, sur le plaisir réel de retrouver le trio d'acteurs du premier volet (on taira par contre leur manque de développement ou de caractérisation), et sur quelques scènes à suspense de cache-cache qui fonctionnent heureusement toujours.
Enfin, comme dans l'original, le film a le mérite de mixer effets par ordinateur avec quelques animatroniques, c'est à dire de véritables modèles robotiques de dinosaures avec lesquels les acteurs ont pu interagir. C'est louable.
Et pour finir sur une note plus optimiste, on vous conseille de découvrir quand même le premier film du réalisateur Colin Trevorrow : SAFETY NOT GUARANTEED. Une très jolie histoire de voyage dans le temps qui fait du bien au moral. (et après la vision de JURASSIC WORLD : LE MONDE D'APRÈS, on en a bien besoin...)
Peut-être le meilleur plan de la bande annonce. Qui n'est pas dans le film.